Au camp de réfugiés de M’berra l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) était jusqu’à présent très limité. L’avènement de la pandémie de covid-19 ayant eu pour conséquence la fermeture soudaine des écoles, de nouvelles solutions d’apprentissage innovantes ont vu le jour pour prévenir le décrochage scolaire.
« Ça a été une période compliquée, nous explique Oussama, 18 ans. Après la fermeture des écoles on a dû se débrouiller par nous-mêmes pour apprendre. Comme je n’ai pas d’ordinateur, je me levais la nuit à 1 heure ou 2 heures du matin pour faire les recherches sur mon smartphone. En journée, le réseau Internet est saturé alors je n’avais pas d’autres choix. »
Initié au plus fort de la pandémie de coronavirus, le centre de connectivité a pour objectif de fournir un espace de formation, d’utilisation et de recherche adapté au personnel éducatif et aux élèves du camp. L’enquête préliminaire du projet a montré le très fort intérêt et la nécessité à la fois pour les jeunes réfugiés et pour les enseignants de pouvoir accéder à l’outil informatique. Actuellement près de 700 personnes bénéficient de ce programme, dont 130 collégiens et 120 collégiennes.
« J’ai toujours su que c’était important d’apprendre l’informatique pour être connecté avec le Monde. Au collège, nous n’avons même pas d’ordinateurs, pourtant nous sommes au XXIème siècle ! Si, à l’époque (au début de la pandémie), nous avions eu les outils et les connaissances nécessaires, nous aurions facilement pu étudier à distance. C’est pourquoi je suis heureux que le centre ait vu le jour. »
L’UNICEF, en partenariat étroit avec l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et Save The Children a équipé le centre en fournitures et matériel informatique (ordinateurs, projecteurs, écrans, etc.) nécessaires à son fonctionnement. Une experte internationale a également été recrutée pour former et guider une équipe de formateurs issus de la communauté de réfugiés afin qu’ils puissent gérer les activités au centre de façon autonome. Il est désormais ouvert à tous du lundi au vendredi en dehors des heures dédiées aux groupes d’apprentissage.
« Moi j’habite de l’autre côté du camp, à environ 3 kilomètres et je suis obligé de marcher 30 minutes sous le soleil pour venir au centre ; Mais ça en vaut vraiment la peine. Je souhaite à présent poursuivre mes études et ma formation en informatique pour pouvoir ensuite étudier à l’université. »
L’enseignement supérieur contribue à l’émergence d’une nouvelle génération d’acteurs de changement. Grâce au soutien financier d’ECHO – Protection civile et opérations d’aide humanitaire européennes, les jeunes réfugiés du camp de M’berra, comme Oussama, bénéficient désormais d’un espace dédié à l’apprentissage de l’outil informatique.