Mariam, l’ambassadrice engagée pour la vaccination contre la COVID-19
La jeune réfugiée malienne de 25 ans est devenue en mai dernier la première femme vaccinée contre le coronavirus au camp de réfugiés de M’Berra.
Mariam est une jeune femme engagée. Depuis son arrivée au camp en 2012, elle s’est toujours investie pour le bien-être des réfugiés. Alors, lorsqu’elle a perçu la méfiance de la communauté face à l’arrivée des vaccins, elle a choisi de montrer l’exemple.
« Ici (au camp), nous faisons souvent face à la désinformation, raconte Mariam. Beaucoup de gens sont analphabètes alors c’est le « bouche à oreille » qui prédomine, vous comprenez ? Il y a quelques semaines des voix ont rapporté que le vaccin pourrait être dangereux, ce qui est faux évidemment, mais les gens ont décidé de croire les rumeurs plutôt que de se référer aux sources officielles. »
Depuis le début de la pandémie, UNICEF pratique une lutte active contre la désinformation aux côtés du gouvernement mauritanien et des agences onusiennes telle que l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS). Le bouche à oreille véhicule les fausses informations qui circulent en masse, notamment sur les réseaux sociaux, et qui sont susceptibles d’entraîner des comportements à risque pouvant porter atteinte à la santé de la population.
« Moi, j’ai toujours été convaincue que c’est grâce à la vaccination que nous pourrions sortir tous ensemble de cette pandémie. Je fais confiance au Gouvernement mauritanien et aux agences des Nations Unies qui sont là pour garantir notre sécurité. »
Le 26 mars dernier, la Mauritanie a officiellement lancé sa campagne de vaccination nationale contre la COVID-19. Dans le cadre de l’alliance mondiale COVAX, plus de 170 000 doses de vaccins ont été livrées à la Mauritanie grâce aux efforts conjoints de l’UNICEF, de l’OMS et des autorités mauritaniennes.
« Quand j’ai appris que le vaccin était disponible, j’ai voulu me faire vacciner. En tant que femme, j’ai un rôle important à jouer pour deux raisons : premièrement, je montre la voie à mes amies et aux autres femmes de la communauté. Ensuite, j’espère que mon geste motivera les hommes à se faire vacciner. A présent qu’une femme l’a fait, ils ne peuvent plus se cacher ! »
Après une première phase réservée aux agents de santé, aux personnes âgées et à celles souffrant d’autres maladies, la vaccination a été élargie le 11 mai dernier aux personnes âgées de plus 45 ans, aux forces armées et de sécurité, aux employés des portes d’entrée, aux fonctionnaires de l’administration publique, aux transporteurs et aux détenus. Les réfugiés ont désormais la possibilité de s’inscrire dans l’un des centres de santé du camp afin de se faire vacciner gratuitement.
« Le 31 mai, je suis donc devenue la première femme réfugiée du camp de M’Berra à me faire vacciner contre le coronavirus, poursuit Mariam. Le jour même l’information a commencé à circuler comme quoi une jeune femme du camp s’était fait vacciner. Dès le lendemain les gens ont commencé à m’arrêter dans la rue pour me poser des questions sur d’éventuels effets secondaires. Je les ai rassurés et, à présent, je suis une vraie célébrité (rires) ».